dimanche 1 octobre 2006

OCTOBRE 2006

Bonjour les amis,
Je vais essayer de vous donner un bref aperçu de notre mois d’octobre.
Tout d’abord, les garçons ont repris le sport et notamment le basket. Florian arbore la couleur avec son tee-shirt France, quant à Emiliano il vous montre qu’il faisait encore bien chaud ce mois-ci en Albanie. La maison en arrière-plan est la notre. Il m’a fallu escalader le mur blanc pour apporter à boire à ces messieurs, dans la cour de l’école où ils jouent ; et oui, on s’adapte aux coutumes locales : les hommes s’amusent, les femmes s’affairent !
Durant trois jours, nous avons eu le plaisir de garder la petite Macka adoptée par Clémence. Cette jeune chatte abandonnée dans les rues de Korça a trouvée une mère digne de ce nom ! La tournée de biberon a émerveillé tout le monde.
Ce mois était celui du Ramadan pour nos amis musulmans, Vilson et Mirandi étaient les deux seuls pratiquants que nous connaissions. Nous avons décidé, Rémy, Florian et moi de les soutenir dans leur sacrifice en jeûnant avec eux le jour le plus sacré, celui de la nuit du Kadrë. Pour nous remercier, Mirandi et sa femme nous ont préparé un succulent repas.
Ne vous méprenez pas, la bière était sans alcool !
Le tave kosi côtoyait le pain au gjiz et aux olives, le tout « fait maison ». Nous avons quand même fini sur une touche française avec mon gâteau au yahourt et aux pommes, maintenant célèbre dans la communauté francophone d’Elbasan. (J’en ai fait 5 en 2 semaines !)
Ce soir là, quand le mezzine a entonné son appel à la prière, (chant qui m’émeut toujours beaucoup), je me suis sentie uni à mes amis dans leur recherche de valeurs et d’absolu. Peu importait nos différentes croyances, nous étions réunis par la mélodie de l’immensité et du Tout.
Vers le 20 octobre, ma mère et son mari, Christian, ont atterri à l’aéroport Mère Térésa à Tirana. Ensemble pendant une semaine nous avons optimisé le séjour. Il a fait très beau et chaud, un vrai sursaut de l’été avant la chute des températures que nous connaissons actuellement.
D’abord nous sommes partis pour Berat, chez Vilson. L’accueil fut aussi chaleureux que les fois précédentes et je me suis retrouvée au milieu de mes deux mères : une française et une albanaise. Nous avons passé le samedi à rencontrer les différents membres de la famille, invités à boire le café et le raki (Christian a bien passé son baptême de l’alcool local), à fumer les cigarettes offertes et manger les bonbons, fruits et gâteaux incontournables.
Nous avons pu observer le tri des olives, à la main pour les petites, charge qui revient à la grand-mère, et à l’aide d’une trieuse pour les plus grosses. Les premières sont destinées à l’huile et les autres à la consommation directe. Nous avons même trouvé une petite fabrique d’huile d’olive à deux pas de chez Vilson. Nous étions les premiers touristes à rentrer dans l’entrepôt, et pour nous remercier de notre visite, le patron nous a offert un litre et demi de sa production.
Le lendemain, nous sommes allés visiter Berat avec Maman, Christian, Vilson et sa sœur Gerta, Rémy et moi. Nous y avons retrouvé Egla, notre jeune guide de l’année précédente et sa sœur Eva. Egla nous a invité à boire le café chez elles, sa mère se souvenait bien de nous et elles passent, toutes les trois, le bonjour à mon père, Jacqueline et Danièle.
Constantin Le Grand surveille toujours sa belle vallée et je crois en l’avenir touristique de ce merveilleux pays. Si vous décider d’y aller je vous indiquerais un bon guide dévoué : mon frère Vilson !
De retour le dimanche soir, nous avons profité du lundi férié pour Bajram (la fin du Ramadan), pour nous rendre à Lin et faire découvrir ce lieu de calme et d’espace aux proches. Jean-Luc avait lui aussi de la visite française. Son fils, sa belle-fille et son petit-fils ont séjournés ici pendant la même semaine que mes parents. Nous avons commencé la journée par un tour de barque sur le lac mais c’était sans compter sur la porosité des embarcations albanaises et la peur viscérale de ma mère sur l’eau. Je l’ai donc suivie sur la terre ferme et nous avons rejoint le lieu d’arrivée à pieds. Ce fut tout aussi agréable et même bien plus car nous avions là un moment privilégié pour nous retrouver toutes les deux et papoter comme il me manque si souvent de le faire avec elle. Le midi, nous avons déjeuné dans le restaurant « paillote sur pilotis » où Erton nous avait conduit lors de notre visite précédente. Encore du coranne et du bélouga (les poissons du lac), des frites et du salc kosi, du vin rouge fait maison, offert par le patron et remporté dans des bouteilles plastiques…les alcoolos ! Toujours est-il que ce lieu offre des couleurs magiques dés que le soleil décline et je ne le recommande à personne pour qu’il reste aussi tranquille qu’il l’est aujourd’hui.
Un autre jour nous sommes allés explorer un village aux couleurs de l’automne, vers Lixha. Hormis les odeurs de soufre des eaux thermales, c’est aussi un chouette coin à ballades.
A Elbasan, nous avons fait le marché sous les regards scrutateurs des marchands. Cherchaient-ils la ressemblance avec l’un de mes deux accompagnateurs ?
Une femme nous a pris pour des soeurs, plutôt flatteur pour maman !
Comme si nous n’avions pas assez mangé ces derniers jours, nous avons invité notre petite tribu au restaurant grec, le meilleur de la ville pour moi. Sur la photo prise à la fin du repas on voit : Florian, Mirandi, Rémy, Christian, Catherine et Vilson. Ce fut un grand plaisir de rassembler les amis d’ici et la famille de là-bas. J’aime beaucoup créer des liens entre ces différents mondes qui composent le mien. Heureusement, ceux-là étaient compatibles, ça se voit non !
Puisqu’on ne change pas une équipe qui gagne nous avons pris les même et sommes repartis en ballade. Cette fois c’est Mirandi qui fut notre guide. Merci à lui au passage. Nous sommes montés à Krasta, une colline à coté d’Elbasan où on trouve des conifères qui produisent d’énormes pommes de pins. Les garçons sont montés en haut d’un arbre pour en faire tomber les fruits et armé de l’outil que je tiens précautionneusement à la main, Mirandi nous a extrait les pignes de pin toutes fraîches. Sur la photo la mante religieuse ce n’est pas moi, elle est sur ma main !
Au cours de la promenade nous avons compté bon nombre de bunkers, ce qui n’a rien d’exceptionnel en Albanie, mais aussi découvert un vrai labyrinthe de tunnels dans la forêt. La paranoïa d’Enver Hoxha apparaît ici dans toute sa splendeur.
Après cette équipée sauvage adoucie par les contes traditionnels de Mirandi, nous sommes passés voir Bushek. C’est un endroit naturel où serpente une rivière sous des arbres gigantesques et creux. Les mariés viennent s’y faire prendre en photo comme ce fut le cas de Mirandi et sa femme au moment de leur noce.
Nous avons aussi bu le café avec mes collègues de l’université après que mes parents soient venus en cours pendant une heure. C’est toujours aussi bizarre de lever la tête et d’apercevoir sa mère au fond de la classe ! Mais ça va, ce furent des élèves tranquilles.
Pour clore le voyage en beauté, l’avion décollait à cinq heures du matin. Nous devions donc partir à 1heure 30 de la maison. Après deux heures de sommeils nous avons pris la route dans un brouillard à couper au coupe-coupe. Les essuie-glaces du 4x4 fonctionnant très mal et ne collant pas au pare-brise ce fut un vrai calvaire, impossible de rouler plus vite qu’à 40 KM/H. En plus, nous nous sommes trompé de route et au lieu de prendre la voie rapide en bon état nous sommes passés par l’ancienne route de Tirana. Je commençais à m’inquiéter en silence (au contraire de ma mère qui ne cache pas ses angoisses !) quant à notre heure d’arrivée mais malgré tout ça nous arrivâmes à 4 heures, juste au bon moment pour l’enregistrement des valises.
J’avais demandé à Florian de m’accompagner pour ne pas faire ce trajet seule au retour. Quand nous sommes repartis tous les deux, bras dessus bras dessous, soulagés de les avoir amené à temps, j’ai senti que j’étais vraiment chez moi ici. J’aurais aimé les voir rester plus longtemps mai je n’avais aucune envie de monter dans l’avion pour rentrer en France.
Sur le trajet du retour nous nous sommes arrêtés pour manger un riz pilaf, bon comme jamais tellement j’ai faim.
A part ça, j’ai repris les cours avec des élèves motivés pour la plupart et des classes moins nombreuses. Je mets en place un atelier Théâtre avec Florian et Vilson pour produire un spectacle à la Fête de la Francophonie en mars. J’espère aussi pouvoir y faire participer le groupe musical La Feignasse et les Godasses, mes amis de Lyon.
Beaucoup de projets donc et de nouvelles aventures en perspective.
Rémy aussi se relance dans la création, avec Vilson et Elson, ils sont en train de composer un rap franco-albanais pour cette même occasion.
Bon, je vous laisse avec beaucoup de bises à tous.

Joyeux anniversaire à ma tante chérie, notre scorpion favori !
Félicitations à Patrick et Matthieu pour leurs grades de pompiers ainsi qu’à Viviane pour son mémoire.
Merci au webmaster.
Bises aux Drayères qui pourraient donner des nouvelles…

A bientôt
Meli