mercredi 1 novembre 2006

NOVEMBRE 2006

C’est fou comme le temps passe vite sous le soleil !!!
Et oui, nous avons un été indien à rallonge et… les coupures d’électricité qui vont avec mais étant donné que je travaille pendant celles-ci ça ne me dérange pas trop. Cependant, l’économie du pays en pâtit, à l’université il faut prévoir des piles pour le magnétophone et je n’imagine pas l’hôpital dans ces moments…
Bon, toujours est-il que le mois de novembre a encore été bien chargé.
D’abord il y a eu le 11 novembre, commémoré à Korça par les membres de l’ambassade, en souvenir des 640 français enterrés dans le cimetière de cette ville du sud de l’Albanie. Pour l’occasion, le photographe albanais avait mis sont blouson bleu, blanc, rouge… fait du hasard ou pas ?
Le gâteau aussi avait sorti sa parure tricolore ! Nous, avec Clémence (ma collègue de Korça) et Cécile (une archéologue postée dans la région), n’avons pas eu le plaisir de le goûter car nous sommes vite parties profiter du soleil dans la montagne. En effet, il venait de neiger et sous le ciel bleu nous avions bien plus envie d’une ballade que d’un festin de petits fours.
Nous avons donc retrouvé Ophélie (prof de français à Tirana) et Rémy et nous sommes partis à l’aventure en direction de Voskopoja (ville réputée très belle). Or, dans la montée du col nous avons rencontré deux hommes et une fillette arrêtés sur le bord de la route. D’abord nous avons cru qu’ils attendaient un bus mais voyant la petite pleurer nous nous sommes arrêtés…sur une plaque de verglas. Nous n’avons pas compris tout de suite ce qui venait de se passer, mais suite aux gestes des hommes, nous avons découvert leur camionnette dans le ravin. Elle n’était retenue que par les arbres et ils avaient échappé à un accident terrible. Toutes les provisions qu’ils ramenaient pour le village avaient été projetées hors de la remorque et restaient éparpillées dans la neige. Nous avons voulu les aider mais eux ne bougeaient pas, calmes, attendant paisiblement le renfort des amis qui viendrait peu à peu.
Après l’émotion passée, nous avons voulu remonter la fillette jusqu’au village. Mais quand Rémy a tenté de faire avancer le 4x4 il s’est mis à reculer au lieu d’avancer. Nous étions en train de glisser nous aussi vers le précipice. Aussitôt, nous voilà descendues de la voiture, imaginez trois filles essayant de pousser un gros 4X4 avec un garçon dedans, tous étrangers qui plus est…on a fait rire les albanais arrêtés prés de l’accident. L’un d’eux nous a montré comment mettre la roue dans la terre sur le bas-côté pour retrouver l’accroche et pouvoir avancer. J’avoue que je n’étais pas fière mais nous avons pu repartir.
Dans le village nous sommes passés pour des martiens, les gens ne comprennent pas le plaisir de la randonnée puisqu’ils marchent pendant des heures pour se rendre d’un endroit à l’autre faute de véhicule. L’aspect plaisant leur échappe totalement (ce qui se comprend), pourtant ils savent que les touristes font ça donc ils l’acceptent avec bienveillance.
En fin d’après-midi nous avons clôt la promenade par un tarot autour d’une boisson chaude, au coin d’un feu de bois dans un café. Décidemment les français en Albanie ont tous le virus de ce jeu de carte, et c’est bien agréable !
Le lendemain nous sommes passés par le marché où j’ai pris l’assemblage des pots de miel en pensant très fort à mon père. Celui d’ici est excellent, très parfumé mais pas meilleur que celui de papa !!!

Le week-end suivant nous sommes partis marcher avec quelques étudiants et profs. Nous sommes montés à Krasta, (cf. « mois d’octobre ») à pieds, passant sur la voie de chemin de fer qui ne compte que quatre trains par jours. Et sur le parcours j’ai surpris un geste tendre sous des airs piquants…Gezim offrant un bouquet de chardon à Marsela !
Le rythme de marche des albanais en balade agacerait particulièrement notre amie Kiki des Drayères. On se demande parfois s’ils n’y vont pas à reculons. Notez, deux filles étaient en talons aiguilles, si ! Si ! Si ! Nous sommes donc arrivés après une bonne heure et cette fois nous avions amené des lampes électriques. Nous sommes descendus dans les sous terrains datant de la dictature d’Enver Hoxha mais malgré les torches nous avancions lentement dans ce dédale de béton éclaté. Finalement tout le monde fut content de retrouver l’extérieur. Nous n’avons rien découvert d’exceptionnel là-dessous.
Sortis de là, nous avons fait un pique-nique tous ensemble et joué aux cartes ou au ballon.
Les excursions dans la nature sont toujours l’occasion de querelles au sujet de la pollution. Les albanais acceptent très mal les changements imposés par les autres pays et on dirait qu’ils continuent de jeter leurs déchets partout pour affirmer qu’ils sont maîtres en leur demeure. Ils ne veulent pas entendre que la Terre est une globalité et que Rémy et moi sommes touchés par la pollution dans n’importe quel endroit du monde. Enfin, je vais refaire ma séquence Ecolo en cours, avec espoir et conviction.