lundi 10 août 2009

Eté 2009 - Notre maison à Lin

L'arrivée à Lin s'est faite à la tombée du jour, il faisait presque nuit quand on s'est aperçu que le camion de Papinou ne pouvait pas monter la côte menant à notre maison...grosse déception.
Mais quelle ne fut pas notre surprise quand après avoir poussé la porte d'entrée nous sommes tombés sur le salon recouvert d'une matière granuleuse, friable, étalée en grande quantité sur le sol ! J'ai d'abord cru que le plafond s'était écroulé et qu'il s'agissait de la matière isolante mais avec l'électricité et la lumière nous avons compris que c'était du blé. Et oui, des milliers de petits grains de blé recouvraient toute la pièce principale. Pourquoi ??? Juste pour le faire sécher ! Les anciens propriétaires ne savaient pas que nous arrivions et pensaient simplement le mettre à sécher dans leur ancienne maison, psé jo !
Avez-vous déjà vu une petite fille faire des châteaux de blé ? Et bien nous oui, tout est possible ici.


Après cette arrivée troublante, le ménage une fois fait, nous avons pu apprécier pour la première fois notre maison en Albanie. Quel plaisir de retrouver les odeurs, les sons et l'ambiance de notre vie à Elbasan ! Et voici le salon débarrassé de sa récolte.



Un petit tour du propriétaire, avec la vue du salon sur la salle à manger.


On arrive ensuite dans la cuisine et la salle de bain. Je sais que nos amis architectes sont choqués par cet enchainement, mais moi, tant qu'il y a de l'eau dans les deux pièces ça me convient. Et ce ne fut pas le cas au début. L'été, le "depozite" (le ballon réserve) qui est sur le toit n'est pas alimenté par l'eau du réseau par manque de pression. Il faut se lever à six heures du matin pour remplir des bouteilles et la baignoire car la distribution d'eau courante au robinet ne dure qu'une heure de 6 à 7. Super les vacances ! Les garçons ont donc démonté le depozite et l'ont descendu dans le jardin, ainsi la pression est suffisante pour le remplir de bon matin, fini les corvées d'eau aux aurores.

Vient ensuite la chambre que nous avons occupé à trois. Une autre est à réhabiliter du plafond au parquet.


En bas, une pièce "climatisée" en vieilles pierres reste fraiche l'été et chaude l'hiver, si on veut bien la chauffer un peu.


La maison est donc tout en haut du village, à la croisée du chemin pour la basilique et de la rue principale encore en pavés trés patinés et glissants. Les travaux commencés en bas du village devraient permettre prochainement un meilleur accès chez nous.



La vue depuis la terrasse donne directement sur l'emplacement de l'édifice archéologique visité par de nombreux touristes.


Le jardin est en friche mais regorge d'arbres fruitiers. Nous y avons des figues, des prunes, des kakis, des coins, du raisin et des pommes.



Sur la terrasse, la soirée est aérée et bien plus agréable qu'à Elbasan où la chaleur est étouffante.


Pendant ce temps Vilson profite de sa nièce en lui racontant des histoires d'indiens des plaines du nord.


Le voisinage nous a accueilli avec une chaleur humaine que l'on n'attendait pas malgré notre connaissance du pays. Nous avons troqué du grillage contre des légumes, reçu bien plus que nous n'avons pu donner, compris des visages souriant quand les mots manquaient...merci à tous de nous avoir offert si gentillement cette place dans votre voisinage.



Et quand on n'a rien et que l'on donne le peu que l'on a, quelle leçon de savoir vivre nous recevons, nous, européens distingués et maniérés. Apprenons à en faire autant et nous pourrons commencer à parler de civilité.



Voici Amarildo, notre petit voisin guide du village. Du haut de ses douze ans c'est déjà un petit homme.


Et puis, il y a les filles, les copines de Majlana : Eriola, Meri, Iana... Un cri par la porte et des bras tendus et voici notre fille disparue pour une heure ou deux. Passant d'une maison à l'autre, d'une plus grande à une plus petite, elle a appris ses premiers mots d'albanais avec ces demoiselles. Merci à elles.Le voisinnage ce sont aussi les animaux, omniprésents dans le pays. Des ânes bruyants :



Des chèvres au bon lait et des brebis pour le fromage blanc :






Et des vaches cachées ici ou là, entre les branches ou les voitures selon l'endroit.



L'Albanie se vit, se respire, se goûte et s'écoute. De très bonne heure jusqu'à la tombée de la nuit c'est du concentré de vie partout, tout le temps. Il ne faut donc pas oublier de faire la sieste au bord du lac pour se reposer un peu de tout ça !

Libellés : , , ,